Deviens qui tu es, deviens ce que tu veux, deviens ce que tu peux …

Deviens qui tu es, deviens ce que tu veux, deviens ce que tu peux …

« Deviens qui tu es » pour l’école de commerce, « Deviens ce que tu veux » pour l’école d’ingénieurs et « Deviens qui tu peux » pour l’université : comment l’enseignement supérieur « fabrique-t-il » les cadres de demain ?

Une enquête menée par trois chercheurs a investigué la manière dont trois établissements d’enseignement supérieur à vocation professionnelle* préparent leurs étudiants sans expérience aux réalités économiques et, plus spécifiquement, au rôle et à la posture de cadre qu’ils pourraient occuper dans leur parcours professionnel.

Elle met en évidence des différences évidentes et révèle que, dans l’école de commerce, l’école d’ingénieurs et l’université étudiées, il existe trois types de professionnalisation respectivement « intégrée », « scindée » et « latente ».

En école de commerce, la professionnalisation est « intégrée » dans la mesure où l’école intervient sur la totalité de la personne, dans ses dimensions scolaire, affective et sociale. C’est une tournure d’esprit business et un langage approprié à l’entreprise qui sont enseignés. L’engagement associatif étant une part significative et incontournable pour développer son « savoir-être ».

En école d’ingénieur, la professionnalisation est « scindée » en deux. Une large part de responsabilité est déléguée à l’étudiant quant à la manière dont il va vivre, développer, exploiter et analyser ses expériences hors du strict cadre des enseignements. Il va devoir être l’entrepreneur de soi, à l’intérieur d’une figure imposée d’ingénieur.
In fine, tout se passe comme si la « professionnalisation » et le savoir académique étaient deux sphères séparées dans l’esprit de la plupart des étudiants.

En Université, la professionnalisation est « latente ». Elle ne constitue pas l’objectif premier. Elle n’est, à aucun moment, l’objectif du programme en tant que tel.

L’exercice constitue à passer du monde universitaire à celui du travail avec l’adoption d’une posture plus pratique tout en conservant les atouts de son enseignement universitaire qui valorise la faculté d’analyse et la posture réflexive.

Cette étude est une incitation pour les étudiants et leurs familles à ne pas considérer des études dans le supérieur uniquement comme une option de contenu et de curriculum académique mais il s’agit d’un choix bien plus signifiant et profond qui pose inéluctablement la question du rapport à soi-même et de la préservation de son identité.

Et bien vivre ses études n’est-il pas aussi une condition non seulement de la réussite, mais tout simplement de l’épanouissement personnel ?

* Les 3 institutions interrogées: l’école de commerce Neoma BS, l’école d’ingénieurs INSA et le cursus de sociologie de l’université de Rouen.

Pour lire le rapport complet « la fabrique des cadres » : cliquez ici.