23 Nov Créer, rejoindre une start-up : 13% des jeunes y pensent
Créer, rejoindre une start up : la question a été posée aux étudiants, jeunes diplômés et jeunes actifs dans le cadre d’une grande enquête annuelle sur leur perception des employeurs et leurs objectifs de carrière.
D’après une enquête Universum réalisée auprès d’un million d’étudiants dans 54 pays, 7,8% des jeunes veulent créer leur entreprise et 4% souhaitent rejoindre une start-up.
« Qu’aimeriez-vous faire après l’obtention de votre diplôme ? »
A cette question, 4% des étudiants dans le monde ont répondu « travailler pour une start-up » et ils sont deux fois plus nombreux à vouloir créer leur entreprise dès la sortie de l’école.
Créer , rejoindre une start up , voilà qui semble motiver nos jeunes étudiants.
Selon Universum, l’envie de créer son entreprise grandirait avec l’âge : « En France, les profils entrepreneurs sont finalement davantage identifiés chez les jeunes actifs, après 3 ans d’expérience, que chez les étudiants. Les plus expérimentés, ayant au moins 10 ans d’expérience professionnelle, sont même les plus disposés à créer leur entreprise ».
Je crée ou je rejoins une start-up?
Face aux difficultés d’insertion sur le marché du travail et attirés par certaines success stories comme Uber, Blablacar ou Airbnb, de plus en plus d’étudiants et jeunes diplômés se laissent tenter par la création d’entreprise. Si l’on regarde par pays, les Brésiliens, Canadiens, Finlandais et Indiens sont les plus attirés par les jeunes pousses tandis que la France apparaît légèrement en retrait.
Contrairement à leurs homologues, les jeunes diplômés français désirent avant tout évoluer dans une grande entreprise avec une dimension internationale, quitte à rejoindre une start-up après quelques années d’expérience.
Ainsi, ils sont presque 10% à vouloir créer ou rejoindre une start up, contre 67% qui répondent vouloir travailler pour une entreprise internationale après l’obtention de leur diplôme. « En France, les profils entrepreneurs sont davantage identifiés chez les jeunes actifs, après 3 ans d’expérience que chez les étudiants. Les plus expérimentés, ayant au moins 10 ans d’expérience professionnelle, sont même les plus disposés à créer leur entreprise », note l’étude Universum.
Des grands groupes qui doivent changer de stratégie
Le cabinet révèle également dans son enquête que les leitmotivs de cette génération d’entrepreneurs diffère grandement des objectifs de carrière habituels. Ainsi, alors que l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle est le critère numéro 1 chez les étudiants et jeunes diplômés depuis plusieurs années, il est relégué au second plan pour ceux qui sont séduits par les start-up. Pour ces derniers, le plus important est d’être entrepreneur de sa vie et/ou d’avoir l’esprit créatif et novateur mais aussi d’être autonome et indépendant.
Les jeunes diplômés ont confiance en leur capacité de créer et développer de nouveaux projets. Ils ont envie de mettre à l’épreuve leurs compétences entrepreneuriales largement développées au cours de leur parcours académique, de se challenger et de montrer qu’ils sont capables d’aller au bout de leurs idées souligne Universum.
Pour les entreprises, l’envie grandissante d’entreprendre chez les jeunes diplômés est un défi de taille. Afin de retenir leurs talents et répondre à leurs exigences d’innovation, de plus en plus de grands groupes ouvrent des cellules d’innovation, des incubateurs et permettent à leurs salariés de créer leur entreprise tout en continuant à travailler pour eux.
Les 3 objectifs de carrière pour travailler dans une start-up
Pour ceux qui sont motivés par l’idée de rejoindre une start-up, les motivations professionnelles sont parfois un peu paradoxales. Ainsi les 3 objectifs de carrière des futurs start-uppers sont dans l’ordre de priorité
- La créativité et l‘esprit entrepreneurial
- Avoir un équilibre entre vie professionnelle et vie privée
- Etre autonome ou indépendant
Si le côté créatif ou entrepreneurial parait logique, de même que l’autonomie ou l’indépendance, la recherche d’un équilibre vie pro / vie perso paraît plus difficile à tenir dans un environnement de start-up. L’aspiration à une bonne conciliation vie professionnelle / vie personnelle est, depuis des années, le premier objectif de carrière des jeunes interrogés par Universum. C’est une aspiration commune à d’autres générations.
Pour ceux qui ambitionnent de travailler pour une start-up, cet objectif, quoique placé en deuxième position, paraît un peu déconnecté de la réalité. Le milieu des start-up est en effet réputé pour pratiquer le mélange des genres : les collègues sont aussi des amis et les horaires sont rarement fixes. Et dans les faits, la flexibilité horaire pousse souvent à faire plus d’heures que prévu, quitte à passer sa vie au bureau…
D’autres enquêtes ont cependant montré que la journée de travail des jeunes générations ne s’embarrasse pas des questions aussi triviales que les horaires : le « blurring » ou « floutage » ne fait pas peur aux futurs diplômés qui s’accordent des pauses régulièrement, au risque de saucissonner leur journée, et perdre en efficacité.
Les 3 attentes vis-à-vis des start-ups
Quant on leur demande leurs attentes vis-à-vis de leur futur employeur, les jeunes ont déjà une idée bien précise de la start-up idéale.
Cette entreprise rêvée aurait 3 caractéristiques principales :
- L’innovation à tous les étages
- Le développement des compétences et la formation professionnelle
- Un environnement de travail créatif
Une start-up se doit d’être innovante, c’est une évidence, mais pour les jeunes diplômés elle doit aussi les aider à monter en compétences dans une logique de réussite à long terme.
Pour Petter Nylander, PDG d’Universum, c’est le signe que les jeunes «sont ambitieux et attendent beaucoup de leur employeur. Ils sont à la recherche d’entreprises capables de leur délivrer rapidement et efficacement les compétences nécessaires à la réussite de leur futur propre projet». Travailler dans une start-up d’accord, mais à condition que cette étape serve leur objectif de carrière. De là à dire que ces jeunes générations sont un peu individualistes, il n’y a qu’un pas…
L’horizon idéal des jeunes c’est l’intrapreneuriat
L’horizon idéal des jeunes diplômés c’est donc beaucoup plus l’intrapreneuriat que l’entrepreneuriat.
En particulier en France, où 67% des jeunes se disent motivés par l’idée de travailler d’abord dans une entreprise internationale. Histoire de se forger une solide expérience chez un grand compte avant de se lancer dans la création d’entreprise.
Les grands groupes sont aussi ceux qui ont les moyens de faire pousser en interne des graines d’entrepreneurs.
C’est le cas par exemple de Coca-Cola Entreprises, General Electric, Mondelez International ou encore Credit Agricole SA qui mettent en place des incubateurs de start-up en interne.
Mais l’intrapreneuriat est surtout typique de la culture des grandes start-ups, devenues géants de l’Internet, comme Google, l’employeur rêvé des étudiants connu pour laisser ses employés passer du temps sur leurs projets personnels et devenir à leur tour créateurs de start-up.
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