Inès, bestmentor présente sa filière Médecine à l’Université de Paris

Inès, bestmentor présente sa filière Médecine à l’Université de Paris

Inès, qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? 

Cette question me tétanisait.

Elève studieuse, volontaire, j’étais intéressée par de nombreux cursus différents.

Faire un choix, prendre une décision, cela me paraissait vraiment difficile.

 

  • Alors, qu’est-ce que tu fais maintenant ?

 

Je m’appelle Inès, j’ai 22 ans et je suis aujourd’hui en cinquième année de médecine à l’Université de Paris.

C’est en classe de troisième que m’est venue l’idée de devenir médecin.

Mes parents ne sont pas dans le domaine de la santé, j’avais peu d’exemples autour de moi.

Je voulais aider, écouter, panser les maux des autres.

 

  • Comment s’est déroulé ton lycée ?

 

Mon année de seconde s’est très bien passée. J’avais un but, pouvoir accéder à la filière scientifique, l’équivalent actuel d’une 1ère avec spécialités Maths-Physique-SVT.

En 1ère, je me suis vraiment pris une claque. Mes notes ont dégringolé. Je suis passée de 18 de moyenne en mathématiques à 8.

Alors j’ai remis en question mon orientation post-bac.

Ayant toujours eu une appétence pour les langues, la littérature, je me voyais devenir traductrice, voyager.

Je suis allée à des salons, beaucoup de salons. J’ai discuté avec des étudiants en CPGE ECS, d’autres en licence LEA. Mais, aucun échange ne m’a transcendé, je ressortais toujours avec une sensation de vide au sein des métiers ou filières que les jeunes me présentaient.

J’ai pris le temps de peser les avantages, les inconvénients des cursus que j’envisageais.

Puis j’ai compris, je serai médecin. Je voyagerai, j’aiderai, j’apprendrai sûrement à parler d’autres langues, mais ma mission, mon but serait de guérir les autres.

Je pense qu’avoir un objectif libère une partie de soi. J’ai vraiment mieux vécu ma terminale en validant mon bac avec mention très bien.

Maintenant qu’on se connaît un peu mieux, je vais te donner les clefs selon moi pour accéder aux études médicales et t’expliquer ce long chemin avant de devenir médecin.

 

  • Quel bac faut-il pour faire médecine ?

 

Personnellement, je conseillerai de prendre des spécialités « scientifiques ».

L’idéal est de garder en 1ère les mathématiques, la physique et la SVT. Pour moi, il est indispensable de garder au moins les mathématiques et la physique. Pourquoi ?

Aujourd’hui même si la 1ère année de médecine ne se présente plus comme un concours à proprement parler, le nombre de places pour accéder à la seconde année reste limité.

Aussi, en gardant les mathématiques et la physique, tu prends de l’avance pour la 1ère année sur des matières qui sont moins bien réussies par l’ensemble des étudiants. Alors que la biologie (SVT), matière uniquement de par cœur se rattrape vraiment facilement.

 

  1. La 1ère année de médecine, c’est quoi ?

 

Deux options existent :

Selon moi, l’accès à la 2ème année de médecine en faisant PASS correspond à la voie royale, mais cela dépend de toi. Quoi qu’il en soit, la médecine s’étudie à l’université.

 

Bac spécialités scientifiques Bac autres spécialités
PASS (Parcours accès spécifique santé) LAS (Licence accès santé)
Matières scientifiques + une mineure Licence non médicale + une mineure santé
Validation ET notes suffisantes Passage en 2ème année de médecine, kinésithérapie, pharmacie, sage-femme, dentaire Passage en 2ème année de médecine, kinésithérapie, pharmacie, sage-femme, dentaire
Validation mais notes insuffisantes Passage en L2 LAS (dans la mineure choisie en PASS) puis 2ème chance pour rentrer en médecine après la L3 LAS (dossier) Passage en L2 LAS puis 2èmechance pour rentrer en médecine après la L3 LAS (dossier)
Non validation Pas de redoublement PASS possible : passage en L1 LAS Redoublement de la L1 LAS

 

  • Mais c’est quoi la PASS ?

 

Tu valides ton bac en terminale, yes !

La rentrée en PASS se déroule mi-septembre à la faculté. Néanmoins, beaucoup d’étudiants (moi y compris) font une prépa durant le mois d’août.

En PASS, tu vas étudier des matières « médicales » comme :

– La chimie (organique surtout : assemblement de molécules et réactions complexes), la biochimie (réactions chimiques au sein du corps humain comme la production d’énergie par les cellules)

– La physique (effet-doppler) et la biophysique (comment varie le pH du corps humain ?)

– La biologie cellulaire (étude de la composition d’une cellule), l’histologie (étude de la composition des tissus : le sang, la peau, les os), embryologie (étude du développement du fœtus)

– Biostastitiques (probabilités et statistiques appliquées à l’épidémiologie de la santé)

– L’anatomie (bon t’as compris)

– La pharmacologie (étude de la composition des principaux médicaments et de leur mise sur le marché)

– La génétique (étude de la transmission de maladies génétiques)

Mais aussi une mineure comme la psychologie, le droit, sport et santé que tu auras choisi à ton inscription.

Pour valider, tu seras évalué sous la forme de contrôles continus et de partiels (deux fois dans l’année).

 

  • C’est quoi le rythme en PASS ?

 

La PASS c’est un peu comme un sprint.

La clef selon moi c’est de s’écouter et se remettre en question pour toujours améliorer sa méthode de travail.

Pour te donner une idée, en PASS, je travaillais tous les jours de 8h à 22h du lundi au vendredi. Je travaillais jusqu’à 19h le samedi. Le samedi soir, c’était ma soirée off, mon temps pour moi. Et le dimanche en général je profitais de ma famille, mes amis, je m’aérais, faisais du sport. Globalement, tu travailleras 12h par jour. Il est donc indispensable d’avoir une bonne hygiène de vie : manger correctement, dormir, faire du sport, de la musique, s’avoir s’arrêter si besoin. Il n’y a pas de méthode miracle. Mais si tu es motivé, ça passera.

 

  • Et si je valide la PASS, c’est quoi la suite ?

 

Les études médicales sont découpées en deux cycles :

1er cycle 2ème cycle nommé EXTERNAT
– PASS (1 an)

– 2ème année (DFGSM2 ou P2)

– 3ème année (DFGSM3 ou D1)

– 4ème année (DFASM1 ou D2)

– 5ème année (DFASM2 ou D3)

– 6ème année (DFASM3 ou D4)

 

Le premier cycle correspond à l’étude de tous les organes et de leur fonctionnement physiologique.

Après la validation de la PASS, tu réalises un stage d’un mois nommé stage infirmier pendant l’été précédant la 2ème année. C’est vraiment chouette de découvrir le milieu hospitalier, d’apprendre à communiquer avec les patients, faire des prises de sang, poser des cathéters.

 

Durant la 2ème année, tu vas étudier des matières comme :

– La cardiologie (étude de la composition histologique du cœur, du fonctionnement physique de cette pompe humaine)

– La pneumologie (étude du fonctionnement des poumons)

– La gastrologie (étude de l’appareil abdominal : foie, rate, intestins, côlon…)

– Appareil locomoteur (étude du fonctionnement des articulations)

– Anglais médical (apprentissage des termes médicaux en anglais)

Tu vas également être en stage une demi-journée par semaine pour apprendre la sémiologie médicale : savoir ausculter un cœur, des poumons avec un stéthoscope, savoir palper un ventre…

Les modalités d’évaluation sont similaires à celles de la PASS, des contrôles continus et deux partiels dans l’année. Il faut avoir 10 dans toutes les matières pour passer dans l’année supérieure.

 

Durant la 3ème année, tu poursuis l’étude des organes du corps humain avec la neurologie (étude du fonctionnement cérébral), l’ophtalmologie, la gynécologie…

L’année est découpée en deux parties :

– Une première partie classique de septembre à janvier pendant laquelle, tu as cours et une demi-journée de stage par semaine

– Une seconde partie de janvier à juin qui s’appelle le : pré-externat

Ton rythme change. Tous les matins, tu vas en stage et tu travailles tes cours l’après-midi. Tu réalises deux stages de 3 mois chacun et cela te permet vraiment de comprendre ton futur rôle en tant qu’externe.

 

2. L’EXTERNAT et la préparation du concours

 

L’externat correspond au second cycle des études médicales.

Tu auras un statut mixte : à la fois étudiant, mais aussi salarié de l’hôpital public, tu es par conséquent rémunéré (un peu).

Pendant ce second cycle, tu prépares un concours qui se nomme : EDN (épreuves dématérialisées nationales) ou concours de l’internat.

 

  • Comment se prépare le concours ?

 

En quatrième et cinquième année, tu passes dans 8 stages différents (soit 4 stages de 3 mois par an). Le stage sera le matin. L’après-midi, tu travailles sur des gros livres qui s’appellent les Collèges. Il existe un collège par matière, soit un collège de gastrologie, un collège de pneumologie, un collège de psychiatrie… Ces livres sont la référence nationale pour préparer le concours.

Tu apprendras les différentes pathologies selon les organes et leur traitement.

 

  • A quoi correspond le concours ?

 

C’est un concours national qui t’attribuera un classement parmi tous les étudiants en médecine de France à la fin de ta sixième année. Ce classement te permettra à la fois de choisir une spécialité (cardiologie, chirurgie pédiatrique, médecine générale, gynécologie…) mais également une ville (Paris, Rennes, Lyon, Dijon…).

 

  • Quand passe-t-on le concours ?

 

En début de sixième année (mois de novembre) aura lieu la première partie du concours. Une journée entière d’épreuves théoriques sous forme de QCM similaire au niveau national. A la suite de cette journée, un classement provisoire sera établi.

Durant la sixième année, tu auras l’occasion de découvrir quatre spécialités supplémentaires (soit 4 stages). C’est durant cette sixième année que se déroulera l’évaluation pratique des EDN.

Le concours est donc composé à la fois de théorie mais aussi de pratique. A la fin de la sixième année, tu auras un classement final qui te permettra de choisir une spécialité et une ville.

 

3. L’internat, c’est quoi ?

 

A la suite de l’externat débute l’internat. Les internes en médecine sont médecins mais ne sont pas encore docteurs (car ils n’ont pas encore validé leur thèse). L’internat dure entre trois et six ans selon les spécialités. Durant l’internat, tu es à 100% à l’hôpital, tous les jours et tu gagnes un vrai salaire. Tu es un réel moteur pour l’hôpital public. Mais tu as encore le droit de te tromper car tu es toujours en formation.

Pendant l’internat, tu choisis un sujet selon ta spécialité et tu rédiges une thèse. Tu seras enfin docteur, après avoir validé ta thèse. Tu l’auras compris, les études de médecine duren minima neuf années durant lesquelles tu ingurgites énormément de connaissances. Aussi, il faut être assidu, persévérant, pour parvenir à son objectif.

Bon, finalement tu fais quoi quand tu es médecin ?

Vaste question.

Le métier de médecin est très varié.

Tu peux travailler : à l’hôpital public, en cabinet de ville, en clinique, mais également au ministère de la santé, dans des ONG, au sein d’associations, dans des structures régionales ou municipales.

Selon ta spécialité, tu peux être amené à travailler dans l’urgence, savoir gérer des crises, mais également savoir orienter un patient étranger vers une assistante sociale pour ses démarches administratives.

Ton rôle en tant que médecin c’est que chaque patient ressorte avec une solution à son problème. Pour cela, il faut investiguer pour chercher une maladie, une déficience, une situation sociale, familiale difficile, afin de prescrire, orienter le patient vers un spécialiste.

Chaque jour, tu entres dans la vie de nombreux patients dont certains très malades.

Être médecin, c’est savoir gérer une charge mentale lourde au quotidien, savoir réfléchir et s’adapter aux questions éthiques (loi sur l’euthanasie, l’IVG…).

Je pense que pour être un bon médecin, il faut être à l’écoute, patient, savoir se mettre à la place de chacun pour s’adapter à toute situation.

 

Tu n’es toujours pas convaincu.e ?

Entrer en médecine, c’est aussi devenir un carabin (étudiant en médecine). Les carabins sont tous très soudés, il existe un réel soutien entre les élèves.

De plus, les soirées organisées en médecine sont assez incroyables. Tu auras l’opportunité de participer à de nombreux évènements associatifs, de partir à l’étranger en stage ou Erasmus si tu le souhaites.

Enfin, tu réaliseras que se lever chaque matin pour aller aider autrui est un vrai atout au quotidien. Se sentir utile au monde de demain, c’est un sentiment très puissant qui te permettra d’avancer en étant optimiste chaque jour.

Le mot de la fin : fonce. N’aie aucun regret, tente, motive-toi, tu verras c’est vraiment génial !

Si tu veux en savoir davantage sur le profil d’Inès.