Mieux comprendre son ado pour réenchanter la relation

mieux comprendre son ado

Mieux comprendre son ado pour réenchanter la relation

Mieux comprendre son ado pour réenchanter la relation 

 

Il y a plus de 20 ans, Françoise Dolto faisait déjà le constat suivant : « Les jeunes ne sont pas aidés dans notre société, car les rites de passage ont disparu. Réduits à eux-mêmes, ils ne sont plus menés ensemble et solidairement d’une rive à l’autre » –  La Cause des Adolescents (1997)

 

Parfois, nous catégorisons rapidement les difficultés qu’un parent peut entretenir avec son adolescent, sous couvert d’une normalité : « Ne t’inquiète pas, c’est normal, il fait sa crise d’ado ! ».

En tant que coach d’orientation pour les jeunes, nous travaillons au quotidien avec ces adolescents et autant certains traversent cette période avec plus ou moins d’allégresse autant d’autres la vivent comme un véritable tsunami émotionnel, une remise en question des modèles, une angoisse exacerbée, une perte de repères.

 

En tant que parent et acteur auprès des adolescents, il est important de comprendre ce qui se joue lors de ce passage de l’enfant vers l’âge adulte, grandir n’est pas un long fleuve tranquille.

 

Que se passe-t-il dans sa tête d’ado ?

 

Savez-vous que la maturité du cerveau atteindrait son apogée entre 20 et 25 ans et que cette extraordinaire machinerie se perfectionne étape par étape.

A l’adolescence, le « système limbique » qui gère les émotions se développe très vite, alors qu’à contrario la zone – cortex préfrontal – qui gère le comportement, la faculté de choisir et de prendre des décisions maturent plus tardivement.

Voilà pourquoi les adolescents ont du mal à contrôler leurs émotions, ils n’ont simplement pas la capacité de le faire.

Les émotions les submergent et ils ne peuvent pas encore mobiliser les bonnes ressources (réflexion, analyse, prise de recul, …) pour y répondre de manière raisonnée et adéquate.

Ils ont des difficultés à interpréter les expressions du visage de leurs interlocuteurs et leurs intentions, ce qui n’aide en rien la communication voire la maintient dans une impasse.

« Avec mon fils, on n’arrive plus à échanger 3 phrases sans que cela partent en contradiction et en dispute, résultat on s’évite et ça renforce notre incompréhension l’un envers l’autre. » Amélie, maman de Noam, 16 ans.

 

Cette période de construction reste aussi une formidable opportunité pour engendrer des connexions inexplorées et positives dans son cerveau, lors par exemple de nouveaux apprentissages en lien avec ses centres d’intérêts comme musique, chant, sport, activités créatives, codage, etc…

 

Et les hormones dans tout ça !

 

Les hormones jouent, bien sûr, un rôle prédominant dans leur évolution physique mais aussi dans leurs charges émotionnelles.

La testostérone chez les garçons et la progestérone chez les filles influent sur leur humeur (anxiété, colère, pleurs incontrôlées, etc). Il a été aussi démontré que la mélatonine (qui induit l’endormissement) fait son apparition aux alentours des 22 heures pour les adultes contre 1 heure du matin chez les adolescents.

Voilà, chers parents pourquoi votre enfant se couche tard et affectionne particulièrement les grasses matinées. 

Encore une fois les stéréotypes de l’adolescent fainéant ont la vie dure !  Emmanuelle Piquet  autrice du livre « Mon ado, ma bataille », défend le fait que l’adolescence n’est ni un trouble du développement ni une folie passagère, et parle de crise de la relation plutôt qu’une crise de l’adolescence. 

 

Réenchantons notre relation avec les ados  

 

Parents et/ou acteurs de la sphère éducative, nous sommes les adultes en capacité de comprendre que l’adolescence est une phase de construction de soi qui nécessite des ajustements aussi de notre part, une remise en question de notre modèle éducatif et de nos croyances négatives ou limitantes envers nos ados.

 

Voici quelques conseils que nous pourrions mettre en oeuvre : 

 

– Rester présent, même si l’adolescent réclame plus d’indépendance, il a besoin de sentir que l’adulte reste à ses côtés en cas de besoin sans être intrusif mais bienveillant. L’option de faire appel à une tierce personne peut aussi être un moyen de montrer que nous le soutenons et que nous lui mettons à disposition une solution pour qu’il se prenne en main de manière autonome. Dans le coaching d’orientation nous positionnons l’adolescent au centre de la réflexion, c’est lui qui doit prendre la décision finale d’entamer un coaching et qui s’engage dans le process avec nous, ce ne sont pas ses parents. Nous l’accompagnons en le responsabilisant, non pas en l’infantilisant.

– Montrer de l’intérêt à ce qu’il fait, plutôt que de juger. Vous trouvez qu’il passe trop de temps sur les réseaux, pourquoi ne pas comprendre comment fonctionne tel ou tel réseau social, ce qu’il y trouve, ce qu’il regarde le plus souvent, pourquoi, etc. Tout ce qui est bon à créer de lien et à comprendre les goûts de votre adolescent peut être salvateur si cela est fait dans le respect et sans critique cela va de soi.

– Les écouter avant de leur parler, plus un adolescent se sent pris en compte et écouté, plus il sera ensuite réceptif à ce qu’on veut lui faire passer comme message. Dans le coaching notre point d’ancrage est l’adolescent, le but est de la faire parler et réfléchir sur lui-même, afin qu’il exprime ses passions, ses talents, ses axes d’amélioration, la manière dont il se projette, etc. Lorsqu’il prend conscience que cette démarche est tournée vers lui, il saisit l’importance de fournir les efforts qu’il faut pour parvenir à ce qu’il souhaite. 

– Formuler clairement nos attentes sur les choses importantes pour nous, que ce soit scolaire, sorties, aide à la maison, etc

 

L’adolescence met en miroir cette phase du jeune enfant qui apprend à marcher, l’adulte se maintient à bonne distance pour le laisser faire ses premiers pas, tout en étant là pour le retenir si besoin.

 

Parfois le chemin est semé d’embûche et nécessite d’être encore plus vigilant, comme à l’adolescence :

– Des situations spécifiques peuvent être déstabilisantes lors de l’adolescence, il est important de pouvoir se faire aider et consulter une tierce personne comme un psychologue dans les cas de deuil, séparation, déménagement, conduites addictives, etc. 

– Lors d’une expatriation, la perte des repères peut être mise à rude épreuve, il ne faut pas minimiser son ressenti ou sa réaction. L’expatriation exacerbe cette notion du champ des possibles qui s’ouvre à lui, c’est le grand saut dans l’inconnu alors que l’adolescent a besoin de stabilité pour ancrer ses fondations.  Acteurs et experts du sujet peuvent également être précieux dans cette aventure d’expatriation –  #expatpro

– L’inquiétude des adolescents quant à leur avenir, le manque de connaissance de soi, des parcours de formation vers lesquels s’orienter, font parties des causes principales d’une perte de confiance en soi, de démotivation, de décrochage scolaire, un coaching d’orientation l’aidera à définir ses souhaits et son projet professionnel – #bestfutur

Bonne réflexion à tous et n’hésitez pas à partager avec nous vos réactions : nous contacter