25 Août L’orientation d’Adrien : une histoire de comparaison
L’histoire vraie d’Adrien, une histoire de comparaison.
Adrien est l’avant dernier d’une famille de cinq enfants.
Son grand-père est un brillant scientifique qui a fait avancer la médecine.
Son père est un dirigeant influent dans le monde de la finance.
Sa mère est connue pour ses romans aux multiples prix littéraires.
Ses deux grands frères sont polytechnicien et médecin et sa sœur est pianiste renommée.
Un lourd bagage ! Certes stimulant mais aussi exigeant.
Elève brillant mais il l’avoue lui-même paresseux, il ne travaille pas ou peu. Depuis petit, il est entouré de frères et soeurs qui lui font faire ses devoirs. L’ainé pour les maths, le second pour la physique.
Sa mère corrige ses écrits et l’oblige à argumenter « même pour demander un pain au chocolat » à la boulangerie.
Ses années lycée se passent sans encombre mais la motivation n’y est pas. Il est lassé d’être comparé.
Quand en Terminale, sa mère l’envoie chez son grand-père ne supportant plus de le voir ne rien faire à un mois des épreuves du bac, il comprend comme une évidence qu’il ne rentre pas dans le moule familial.
Quand il explique clairement à ses parents qu’il ne veut pas faire d’études parce que son terrain d’apprentissage sera le monde, vous imaginez sans difficulté la tête des parents et de la fratrie.
Il explique qu’il souhaite s’interroger sur son identité et comprendre qui il est vraiment hors de son contexte familial avant de choisir une filière.
Adrien porte le poids de la comparaison.
Nous avons tous une façon spéciale de voir le monde. Un prisme particulier qui constitue notre propre grille d’interprétation du monde.
Une relation saine implique que vous acceptiez vos adolescents tels qu’ils sont, dans leur globalité, sans vouloir qu’ils soient comme vous le souhaiteriez. Respecter leur singularité signifie leur accorder la possibilité d’être eux sans leur coller une étiquette.
Les comparaisons ont le redoutable pouvoir d’emprisonner une personne dans un ensemble de lieux communs. Elles peuvent influencer durablement l’image qu’elle aura d’elle-même.
Respecter un individu, et en l’occurrence votre enfant, signifie l’accepter dans toutes ses manifestations, sans critiques ni jugements. Accepter ne veut pas dire tout approuver. Il s’agit simplement de lui permettre d’être ce qu’il est, même si cela ne correspond pas à votre façon de penser. C’est pourquoi il importe de reconnaître ses caractéristiques, ses points forts et ses points faibles, sans le juger.
Cette connaissance de soi et la prise de conscience d’être un individu à part entière constituent le premier pas vers l’autonomie.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur l’orientation des jeunes, lisez mon livre aux Editions Eyrolles – Janvier 2020 : « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? Comment aider votre ado à construire son orientation en 21 jours.