14 Mar Si vous êtes avocat.e, votre fils sera avocat : vrai ou faux ?
L’orientation scolaire est parsemée d’histoires auxquelles tous les parents croient plus ou moins.
Avez-vous l’impression d’influencer votre enfant dans son parcours scolaire ?
« Rien n’influence plus un individu que son environnement psychologique et particulièrement, dans le cas des enfants, la vie que leurs parents auraient souhaitée avoir. » Carl Jung.
De nombreuses études viennent alimenter le débat du déterminisme social.
Selon une étude américaine*(1), un fils qui a un père dans l’armée est 5 fois plus susceptible d’y entrer.
Dans le domaine de l’agriculture, la probabilité qu’un enfant exerce le métier de ses parents est 7,6 fois supérieure à la moyenne.
Il existe aussi des « héritages » entre les sexes : les filles d’un père scientifique ont près de 4 fois plus de chances de travailler dans ce domaine. Et un fils dont la mère travaille dans le droit a 7 fois plus de chances d’exercer dans ce milieu professionnel.
Le sociologue Camille Peugny*(1) analyse les chiffres de la reproduction sociale et de ses inégalités. La conclusion est sans appel : les conditions de naissance continuent, aujourd’hui comme hier, à déterminer le destin des individus : 70% des enfants de cadre exercent un emploi d’encadrement quand 70% des enfants d’ouvriers occupent un emploi d’exécution.
La question est donc « Quelle est la part de liberté des individus dans le choix de leur carrière » ?
La majorité des parents fait de son mieux. Beaucoup d’entre vous y mettent de la vraie bonne volonté et s’impliquent dans cette course à l’orientation.
Personne n’est à l’abri de faire des erreurs.
« Depuis petit, mes parents me prédisaient un avenir de médecin ou d’avocat. Ils m’ont poussé à faire un bac scientifique et ensuite à faire une PACES (première année commune aux études de santé). J’ai échoué et j’ai donc rejoint la filière droit, le second choix de mes parents. Cette pression me mine tant et si bien que j’étudie sans intérêt. Je n’ose rien dire mais je sais que je perds mon temps. Selim, 20 ans , étudiant à l’université de Lyon 3. »
Attention à l’effet miroir : Alix a échoué en droit et se révèle en informatique; Charles a échoué en informatique et se révèle en architecture; Dora a échoué en archi mais se révèle en ressources humaines… Leurs parents ont finalement accepté de les soutenir dans leur voie celle qui les mènera à trouver leur place dans le monde.
*(1) Le destin au berceau. Inégalités et reproduction sociale- Camille Peugny.