10 Déc Sophie fait l’autruche pour éviter de réfléchir à son avenir
Sophie est une jeune fille au sourire incroyable ! Pourtant, elle aurait pu le perdre.
Elle rêvait d’être pédiatre dès le plus jeune âge.
Elle se souvient de ce jour où le Père Noël lui dépose au pied du sapin, la trousse complète du parfait chirurgien avec faux scalpel, gant jaune en latex, masque bleu ciel et une petite blouse assortie. Elle a un souvenir lointain de ce moment où enfilant la blouse, son père la regarde avec fierté. Et elle se dit qu’elle sera médecin.
Les années passent, sa scolarité aussi. Ses résultats restent moyens mais Sophie a d’autres préoccupations : la danse, la peinture et l’organisation des anniversaires de sa famille recomposée.
Elle est joyeuse, vive et attentive aux autres.Elle aime vivre entourée de ses amis.
Le bac en poche, elle s’inscrit à la fac de médecine.
Une de ses amies lui pose alors LA question : « que vas-tu apprendre en médecine ? ».
« Je ne sais pas exactement mais ce que je sais c’est que je veux aider des gens et être fière de porter la blouse »
Le premier mois, Sophie découvre les amphis surchargés, les professeurs qui font défiler un power point et qu’on ne peut interrompre.Les questions restées sans réponse par impossibilité de les poser.
Puis, au fil des semaines, les bancs se clairsement. Les étudiants récupèrent les polycopiés des cours grâce au tutorat de la fac, un service proposé par les secondes années qui coutent 5€. Chacun travaille pour soi.
Elle comprend alors que pour réussir, il est recommandé de rester chez elle pour travailler et ne pas prendre de retard. Le temps de transport est une perte de temps et la moindre minute compte en première année de médecine.
Les semaines passent et chaque jour Sophie est assise seule à sa table de travail.
Les rigolades entre amis, les discussions animées et la chaleur des moments partagés lui manquent cruellement.
Un mois après la rentrée, elle sait qu’elle s’est trompée. Elle se souvient de la blouse bleue sous le sapin. Elle réalise qu’elle ne s’est jamais vraiment posé la question de ce qu’elle voulait faire plus tard.
Elle dit « j’ai fait l’autruche. »
Ses parents acceptent difficilement qu’elle arrête d’aller en cours. Elle demande à partir à l’étranger pour fuir le regard des autres et se donner une constance face à ceux qui lui demandent ce qu’elle compte faire.
Sophie continue à fuir la question de l’orientation et cherche seulement à combler la honte de l’échec. Elle comprend que médecine, c’était pour faire plaisir à son père.
Heureusement, son père voit clair dans le jeu de sa fille et lui propose un marché : « Tu travailles sérieusement sur le choix de ton orientation et je te promets que quand tu seras claire avec ton avenir, tu partiras voyager au moins 6 mois ».
Sophie a eu besoin de 3 mois pour se poser les bonnes questions, réfléchir à sa personnalité, ses talents, ses motivations et se projeter au-delà des quelques jours à venir. Elle remercie son père de l’avoir obligée à « se poser ».
Merci papa !