25 Avr Le portrait de la génération 18-34 ans dressé grâce à un questionnaire européen
Le portrait de la génération 18-34 ans a été réalisé en sondant les aspirations, les espoirs et les craintes de jeunes Français et Européens. C’est le challenge du questionnaire “Génération What ?” qui connaît déjà un véritable emballement sur la toile.
Pour dresser le portrait de la génération 18-34 ans…
Sous forme de vidéos et de sondages, la plateforme, hébergée par 14 diffuseurs européens, permet aux jeunes de répondre à 149 questions. Plus de 520.000 jeunes de dix pays différents ont déjà participé à l’enquête en moins de deux semaines permettant ainsi de récolter plus de 40 millions de données… “L’ objectif initial était d’un million de répondants d’ici le mois de novembre”, rappelle Christophe Nick dont c’est l’idée. Christophe Nick, producteur du programme interactif “Génération What ?”, produit par France Télévisions, Upian et Yami 2, en partenariat avec l’UER (Union Européenne de Radio-Télévision).
La génération Y sacrifiée dans les pays riches
Ce véritable engouement pour le questionnaire s’explique par le fait que « cette génération crève d’envie de s’exprimer et a besoin de gueuler, qu’on l’entende et de se comparer ! C’est un service que l’on donne à chaque jeune pour comprendre qu’ils ne sont pas seuls”, selon le réalisateur qui avait déjà produit “Génération Quoi” à l’échelle française en 2013.
Parmi les nombreux thèmes balayés par l’enquête (sexualité, relations familiales, mobilité, éducation et vision de l’avenir), voici les quatre enseignements que nous avons retenus.
1 – Le système éducatif… à la poubelle ?
Les jeunes Européens ne se sentent pas préparés à affronter le monde du 21e siècle : seulement 2% d’entre eux pensent que le système éducatif les forme à entrer sur le marché du travail ! Et si la tendance européenne est assez uniforme, les Français sont 83% à juger que le système n’est pas adapté à la réalité du monde professionnel.
“C’est une première sociologiquement : les jeunes considèrent que le système éducatif n’est pas adapté à leur époque”, précise Christophe Nick. “Ce n’est donc pas un problème franco-français, de Hollande ou Sarkozy, mais bien un enjeu européen, même si les pays nordiques sont plus mesurés”.
Et les jeunes sont tout autant dubitatifs sur la capacité du système éducatif à offrir une chance à tous.
2 – Un marché du travail compliqué
Aujourd’hui, le travail est important dans leur vie, pour 30% des jeunes Français qui ont répondu. Et au niveau européen, tous les pays sauf la Suède estiment qu’il faut travailler pour être heureux.
Mais une fois dans la vie active, les jeunes européens sont plus divisés sur la question des rémunérations. Sont-elles à la hauteur de leurs qualifications ? En France, ils sont 23% à penser qu’il y a un grand décalage entre leur salaire et leurs compétences, comme dans 5 autres pays. Au contraire, la Suède et les pays d’Europe centrale (Suisse, Autriche, République Tchèque et Allemagne) pensent qu’ils sont tout à fait alignés.
3 – Une génération très critique envers la société
“En général sur ces questions, deux blocs se constituent”, analyse Christophe Nick. “D’un côté les pays latins qui ont subi la crise et de l’autre les pays d’Europe centrale qui s’en sortent mieux.
Par exemple, quand l’enquête demande si la société donne les moyens de montrer ce dont on est capable, les jeunes Français répondent “NON” à 70% et les Italiens à 80%... Alors qu’en Allemagne, la tendance s’inverse et les jeunes répondent “OUI” à 62%.
En général, les jeunes sont très critiques envers la société, la finance qui dirige le monde, les médias et les politiques corrompus… Mais leur première préoccupation reste l’emploi.
En France, 60% des étudiants qui ont répondu s’inquiètent de leur accès à un travail, contre 43% chez les jeunes actifs. C’est ce que révèle le portrait de le génération 18-34 ans.
4 – En mode bisounours ?
Mais les jeunes sont très ambivalents. S’ils s’inquiètent de l’état de la société et du système économique, “individuellement chacun croit en lui et en ses chances de réussir, une grande énergie se dégage avec l’idée que tôt ou tard ils vont s’en sortir”, s’enthousiasme Christophe Nick.
Le portrait de le génération 18-34 ans révèle qu’en France, ils sont 54% à penser que la réussite se traduit par le fait d’être heureux et 92% pensent que l’argent prend trop de place. Et 66% des jeunes Français qui ont répondu estiment qu’ils connaîtront autre chose que la crise. Des tendances qui se retrouvent dans toute l’Europe.
A la fin de l’enquête, la plateforme propose aux jeunes de se choisir un nouveau nom, eux à qui l’on a imposé le surnom de “Génération Y”. Et ce sont les terminologies : “sacrifiée”, “perdue”, “internet”, “désenchantée”, “désabusée”, “connectée”, “du changement”, “de transition” qui sont pour l’instant en tête. Entre espoir et désillusion…