13 Avr Les qualités pour assurer son avenir
Les qualités pour assurer son avenir : que disent jeunes et recruteurs ? Le candidat le mieux doté en qualités humaines (soft skills, en anglais), répond une étude LinkedIn parue le 11 Avril 2016. Menée auprès de 320 jeunes diplômés et 309 recruteurs français, tous membres du réseau social, professionnel, elle pointe leur décalage de vues sur les critères essentiels pour obtenir un emploi.
Si recruteurs (35 %) et jeunes diplômés (32 %) s’accordent sur l’importance des compétences techniques, les candidats à l’embauche ont tendance à accorder bien plus de valeur au stage (31 %) qu’aux qualités personnelles (seulement 20 %). Alors que c’est l’inverse du côté des employeurs potentiels : 19 % disent favoriser les stages, contre 31 % qui privilégient les qualités personnelles. Sont tout particulièrement appréciées l’adaptabilité (61 %), la positivité (48 %), la créativité (47 %) et l’esprit d’équipe (42 %).
Faire surgir naturel et sincérité
Dans le secteur des services, chez les consultants, l’attention est portée sur l’humilité. « Si le candidat ne salue pas la personne de l’accueil, c’est mauvais signe, car un consultant doit pouvoir s’adresser aussi bien au technicien qu’au directeur », explique la cofondatrice du cabinet Colombus Consulting, qui recrute essentiellement des jeunes diplômés d’écoles de commerce, d’écoles d’ingénieurs, de Sciences Po ou des filières sélectives de la fac.
Chez Axa France, l’intérêt pour les qualités pour assurer son avenir s’est fortement développé ces dernières années. Et la liste de ces qualités fait désormais partie du cahier des charges des DRH. « Nous faisons particulièrement attention à trois qualités en plus des valeurs de l’entreprise : l’orientation vers le client, l’adaptabilité et la coopération », explique la responsable des recrutements. Selon elle, « les méthodes d’entretien doivent faire surgir le naturel et la sincérité des candidats ».
Ces recruteurs dessinent le portrait-robot du jeune diplômé idéal : compétent mais ayant sans cesse envie d’apprendre, enthousiaste mais à l’écoute des autres, créatif, agile et toujours curieux… Les introvertis, les timides, les stressés ont-ils une chance de s’en sortir ? « Oui, car nous mettons en place des méthodes quand on voit qu’un candidat ne parvient pas à gérer son stress. Par exemple on l’invitera à parler d’une expérience récente, et on la décortiquera avec lui ».
Au final, les qualités à avoir pour assurer son avenir sont de l’ordre du savoir-être.
Des expériences de terrain dès l’école pour développer les qualités à avoir pour assurer son avenir
Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine. Grandes écoles et universités déclarent avoir bien saisi l’importance de ces qualités qui feront la différence sur le marché du travail, les qualités pour assurer son avenir.
A Sciences Po, « le savoir-être est indissociable de l’innovation pédagogique », explique la responsable déléguée à l’insertion professionnelle. Elle fait valoir que l’interdisciplinarité, la pluridisciplinarité et l’ouverture à l’international participent au développement des qualités humaines des élèves. « Nous ne formons pas que des étudiants en sciences économiques et commerciales, nous formons aussi des êtres humains », fait valoir le directeur de l’Essec. Dans cette école de commerce réputée, les étudiants de première année passent leurs quatre premiers mois à « faire du terrain », envoyés en camp d’entraînement en immersion avec des managers, et en stage.
L’université, et ses cursus disciplinaires, est-elle aussi bien entraînée ? Pour le président de l’université de Cergy, la diversité des étudiants de la fac est un atout, qu’il faut développer. « Les entreprises de tous secteurs, environnement, banque, etc., me font régulièrement savoir qu’elles sont en demande de nos diplômés », assure-t-il.
Ceux qui possèdent le plus de compétences sociales, émotionnelles et relationnelles sont aussi ceux qui seront le mieux payés. Une étude du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq) publiée en janvier montre en effet que l’écart de salaires entre jeunes diplômés d’un master est en partie dû aux différences de savoir-être.
« L’émergence de ces compétences non académiques s’explique par l’évolution du marché du travail : il y a de plus en plus de jeunes diplômés et moins d’emplois », explique un professeur de sciences de l’éducation à l’université de Bourgogne. A l’entendre, ces compétences, transmises par le système éducatif et l’environnement familial, sont de plus en plus discriminantes et appelées à devenir un facteur décisif de la rémunération.
Qui sont les jeunes diplômés sondés sur le sujet des qualités pour assurer son avenir ?
- Tous diplômés en 2015.
- La majorité des sondés ont entre 18 et 34 ans (86 %).
- La majorité des sondés sont des hommes (63 %).
- La majorité des sondés ont obtenu un diplôme de niveau master (64 %).
- 70 % sont stagiaires, intérimaires ou sans emploi.
- 28 % sont diplômés en commerce.
- 21 % sont diplômés en ingénierie (informatique).
- 51 % ont consulté une offre d’emploi sur LinkedIn au cours du dernier mois.
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