18 Avr L’orientation scolaire : comment parcoursup joue sur la confiance en soi ?
Un tiers des jeunes de l’enseignement supérieur abandonne ses études ou change d’orientation à la fin de la première année de postbac. De nombreux jeunes issus de l’enseignement professionnel éprouvent des difficultés à s’intégrer au monde du travail.
L’orientation est une source de stress considérable pour les jeunes et leurs parents : un article sur l’orientation scolaire et comment trouver sa voie ?
Si c’est généralement en fin d’année scolaire, lors de l’annonce des résultats d’admission post-bac que l’opinion publique en prend conscience, le phénomène s’étend bien au-delà de la fin d’année scolaire. Elle touche les deux tiers des jeunes de 18 à 25 ans, selon une enquête menée par le CREDOC (Centre de recherche sur les conditions de vie et les études observationnelles) pour le CNSECO (Comité national d’évaluation des systèmes scolaires).
Alors que la plateforme Parcoursup est un sujet abordé dans de nombreuses discussions dès que les parents évoquent leurs ados, nous essayons de nous positionner en tant que guide fiable et rassurant.
De nombreux dispositifs sont mis en place pour aider les élèves à construire leurs parcours, toutefois, les pouvoirs publics continuent de se focaliser sur des enjeux d’insertion scolaire, universitaire, ou socio-professionnelle.
La pression mise sur les adolescents est parfois plus qu’oppressante et la temporalité est peu prise en compte alors que ces échéances s’inscrivent dans la période de l’adolescence, et agit sur la manière d’envisager des projets d’avenir.
L’orientation scolaire : comment parcoursup joue sur la confiance en soi ?
L’orientation, un premier pas vers l’âge adulte
Le choix d’orientation marque souvent une des premières prises de décision des adolescents.
Associé au développement de leur autonomie, il implique une distanciation avec les parents, et parfois une perte de repères.
Les appréhensions face à l’avenir sont encore plus fortes quand les élèves ont l’impression d’être démunis face à la complexité des filières et des procédures d’admission. Les jeunes se plaignent fréquemment de l’injustice des dispositifs d’orientation. Certains décident donc de faire l’autruche et repoussent la décision jusqu’au dernier moment quand il est déjà trop tard pour prendre le temps de réfléchir.
Bien que les choix d’orientation soient moins tributaires du contexte social et familial, les adolescents ont toujours tendance à être influencés par leur entourage et les expériences familiales. Nous entendons souvent « non, je ne veux pas faire comme mon frère/soeur » et donc ces jeunes se coupent d’une réflexion plus globale.
C’est pourquoi l’admission dans un cursus postbac qui semble sélectif est une façon d’espérer satisfaire les personnes importantes à leurs yeux. « Être pris », « être refusé », « savoir s’ils veulent de moi » sont autant d’expressions que les jeunes utilisent en parlant de leur future orientation.
Dès lors, l’orientation engage la construction de l’image de soi à plusieurs niveaux. Et cela impacte l’idée que les adolescents se font d’eux-mêmes selon leur niveau de confiance et d’estime de soi, leurs caractéristiques sociales et intellectuelles.
Les réponses qu’ils reçoivent sur Parcoursup façonnent à leur tour leur représentation d’eux-mêmes. Non seulement elles renforcent ou affaiblissent leur confiance en eux mais elles consolident, ou au contraire, remettent en question leur identité, puisqu’à travers elles, « la société » émet un jugement sur l’adéquation de leur profil avec la filière envisagée.L’orientation scolaire : comment parcoursup joue sur L’orientation scolaire : comment parcoursup joue sur la confiance en soi ?
Choisir et non subir son orientation
L’élaboration d’un projet d’orientation s’apparente à celle d’un projet identitaire. Avec lui, l’adolescent cherche à repérer ses envies, à les affirmer, à les faire reconnaitre. Le projet lui permet ainsi de s’authentifier en évoquant ses rêves, ses intérêts, ses désirs, mais aussi leurs limitations. Pourtant, il reste soumis à la reconnaissance sociale, par ses notes et la sélection parcoursup.
En d’autres termes, alors que le projet représente pour l’adolescent une occasion de prendre la parole en son nom en énonçant comment il souhaite se positionner dans sa vie future, l’admission ou le refus dans la filière demandée peut être un véritable détonateur de stress et d’inquiétude.
Toutes les formes de stress ne sont néanmoins pas équivalentes. Certaines concernent davantage la crainte de manquer d’informations sur les voies existantes, sur les débouchés ou sur le quotidien d’une activité professionnelle.
D’après nos observations lors de nos coachings d’orientation, ces préoccupations sont plus prégnantes chez des élèves ou chez des étudiants de milieux sociaux défavorisés. Centrées sur le fonctionnement et sur les attentes sociales, elles renvoient à un manque de repères externes. Pourtant, il est aussi avéré que les bons élèves, surs d’eux et de leurs capacités, ne s’interrogent pas assez sur leurs motivations profondes et font souvent face à la mauvaise orientation lors de leur cursus après-bac.
À ces préoccupations se mêle une quête de repères internes mis à mal à l’adolescence avec les transformations physiques et psychiques. Sous cet angle, le stress de l’orientation pourrait être requalifié en angoisse véritable.
Quelques situations amplifient cette angoisse identitaire. Notamment, les élèves en difficulté scolaire ou peu intéressés par les connaissances académiques, « orientés par défaut » ou soumis à « une orientation subie ». En effet, ils ne parviennent pas à se sentir reconnus quand ils parlent de leurs projets au point pour certains d’affirmer « ne pas avoir d’avenir » ou « d’être bon à rien ».
Cette angoisse peut encore être oppressante pour les élèves issus de milieux sociaux défavorisés qui se sentent engagés dans un avenir sans issue, mais aussi éprouvante pour les élèves de milieux sociaux favorisés soumis à des pressions exigeantes.
Enfin, elle peut être alimentée par le fameux mimétisme social et familial qui assujettit les adolescents aux projets des autres à leur égard, les dépossédant de leur propre avenir : « fais donc du droit mon fils, ça mène à tout ! «
L’orientation scolaire : comment parcoursup joue sur la confiance en soi ?
Des rêves à concilier avec les enjeux du monde contemporain
Inhérente au processus de l’adolescence, l’angoisse du choix d’avenir est particulièrement forte alors que montent les inquiétudes environnementales, sociales ou géopolitiques, rendant difficile la projection dans l’avenir ou les rêves de jeunesse.
Or les rêves sont fondamentaux à l’adolescence. En fournissant un espace protégé, ils accordent du temps pour grandir et imaginer une façon de se présenter aux autres avant de pouvoir affronter la réalité.
Pour autant, le contexte ne nous dédouane pas d’interroger la responsabilité des adultes. Il pourrait paraître paradoxal que le stress ou l’angoisse s’accroisse au moment même où l’institution aspire à développer des pratiques éducatives bienveillantes.
Chez bestFutur, nous constatons la contradiction d’une position institutionnelle qui encourage les élèves et les étudiants à exprimer des choix pour finalement ne pas en tenir véritablement en compte. « Pierre veut impérativement garder la spécialité mathématiques car il envisage de poursuivre des études en économie. Le conseil de classe de fin de première s’y oppose car sa moyenne est un juste ».
Les projets envisagés sont ainsi confrontés à la réalité menaçante du poids des notes, du nombre de places en établissement et du manque de débouchés.
En somme, l’exigence de performance pousse à développer des compétences scolaires, professionnelles et sociales afin de maîtriser l’orientation.
Pour l’heure, en évitant le questionnement intime des adolescents, le risque est de ne pas les considérer à travers leur histoire personnelle, mais comme des élèves ou des étudiants permutables et malléables à souhait.
Notre position sur le sujet est très claire : battez-vous avec le lycée et ne laissez personne décider de l’avenir de votre ado.
L’orientation scolaire : comment parcoursup joue sur la confiance en soi ?
Parcoursup, le grand méchant loup
A l’heure de Parcoursup, le stress est optimal. Pourtant, nous constatons qu’un jeune qui a su se poser les bonnes questions en amont sur ses intérêts et ses ambitions est beaucoup plus serein en complétant son dossier et attendant les résultats que ceux qui se sont perdus et qui ont coché des voeux dans des filières disparates voire opposées.
Voici une infographie du journal Le Monde sur les données Parcoursup 2024.
De notre point de vue, l’orientation est un sujet sérieux à prendre au sérieux et c’est la responsabilité des parents de proposer à leurs ados une réflexion sur le sujet dès la classe de première si possible ou dès la rentrée en terminale afin d’anticiper les choix et prendre le temps de la réflexion.
Vous avez besoin d’aide, parlons-en . Scanner ce QR code pour prendre RDV avec un coach d’orientation.